[accueil] [présentation] [news] [A.R.M. Posse] [textes] [écoute] [discographie] [dates] [liens] [contacts] [espace pro]


textes

accès rapide:
aktivist - couleur salie - créolie - des larmes - héritage - jardinage - kizhiño - l'élan de l'âme - respect -
superstar - viens - 11 septembre

textes déposés, à utiliser avec autorisation
pour télécharger les textes en un seul fichier cliquez içi

.aktivist
Je suis un aktivist, j'vais jusqu'au bout de mes convictions.
Je change mon angle de vue, mais défends mes positions.
Combattant militant vivant de sacrifices,
sache que mourir pour ses idées c'est pour moi sacré fils.
C'était un peu après septembre, il y avait eu les vendanges,
le mois suivant fût excellent pour la récolte du chanvre.
Nous nous apprêtions à rentrer comme chaque année,
dans un hiver où les combats sociaux tiendraient une fois de plus le haut de l'info.
Mais nous n'étions plus à même de supporter nos chaînes.
Le temps des manifs folkloriques des années 90 était dépassé.
Erroné, le temps où les ouvriers apeurés par la perte de leur pain quotidien,
n'osaient revendiquer la faucille à la main.
Ils se battaient désormais à coup de maillets, de pavés...
Avec pour ambition de ne plus se laisser abuser, exploiter, manipuler.
Opprimée, sans cesse d'être acculée la populace en place en avait plus qu'assez!
La populace en place en avait plus qu'assez...
Mais dès 96 l'état en place voyant venir la menace
de ces soulèvements, de plus en plus virulents. Avait opté pour une armée de métier,
bien plus facile à contrôler lorsqu'il s'agirait sur la foule de tirer.
Dix ans après dans toutes les cités le chaos régnait.
Nous y vivions cachés, terrés et affamés. Nous errions dans un monde sans pitié,
un état policier, où il était devenu déraisonné de s'exprimer.
Mais pouvions-nous continuer à concevoir que nos enfants
ne connaîtraient un jour l'espoir de pouvoir
aspirer à vivre dans un monde ayant pour valeur le partage?
De sortir de cet état déprimant de moral esclavage?
De cette société périmée tourner la page. Tourner la page...
Il a fallu encore bien des années pour que la prise de conscience espérée devienne réalité.
Car ce constat d'oppression des nations sur les populations,
n'a fait en fait que renforcer, unir les factions révolutionnaires un peu partout sur la terre.
Ici avec la C.N.T., l'A.I.T., la L.C.R.!
Un grand réseau s'était formé, organisés nous étions prêts à tout révolutionner, tout changer.
Notre quotidien était alors les attentats, le pillage...
Je passe sur les tueries et autres sabotages.
La grande révolution du troisième millénaire était dans l'air.
Les gouvernements du moment ne savaient que faire
face à cette volonté de leur faire vivre... l'enfer.
La suite de l'histoire tu la connais, tu l'as vécue à mes côtés.
Mais je ne sais pour autant si nous devons être satisfait. Car révolution il y a eu,
mes amis n'y ont pas tous survécu, les tiens non plus.
Et voilà que les différentes organisations, à nos côtés dans l'action,
veulent nous imposer leurs idées, leurs visions...
Non ! Le monde est à nous et de nous méfiez-vous!
Pour en arriver là, j'ai dû pleurer sur les miens.
Souviens toi s'en bien, oui, souviens toi s'en bien.
En cette année 2020 du mois de septembre, les mains tachées de sang, je récolte le chanvre...

[haut de page]

.couleur salie
Je n'suis pas responsable de ma couleur de peau.
Tu sais, j'ai pas colonisé, tes frères & sœurs, j'ai respecté.
Je ne suis pas responsable de ma couleur de peau.
Ta blessure, je l'ai partagée, dans ta souffrance je suis à tes cotés.
Je suis né pâle de peau... c'est ainsi, pas choisi, tu sais ça!
Couleur salie très tôt par l'esclavagisme & sa loi.
Des peuples furent déchirés, des larmes ils ont fait couler,
le sang de tes pères a coloré ta terre marquée à tout jamais.
J'ai des frissons dans le dos à t'écouter me parler d'ça.
Dois-je porter ce fardeau?
Que vois-tu de différent de toi en moi?
J'ai bien vu qu'ils t'ont volé tes terres, toutes tes richesses ils ont pillées,
qu'aujourd'hui des années après l'exploitation n'a pas cessé.
On m'regarde de bas en haut si j'me promène devant chez toi.
Mes enfants aussitôt voient les tiens, se jettent dans leurs bras.
Ils se sont embrassés, amusés, toute la journée ils ont joué.
On ne voyait qu'à ce moment notre fierté d'être parents.
Je ne voudrais pas (eh ho!), qu'en d'autres temps (c'est eh ha!),
que leur regard change, qu'ils ne se voient plus qu'en noir & blanc.
Je ne voudrais pas (eh ho!), qu'en d'autres temps (c'est eh ha!),
que leur regard change, un jour à leur tour ils seront parents.
La couleur de ma peau, j'la renie pas, tu sais ça!
Mais les pâles de peau, ont sali leur couleur, je sais ça!
Mais quand je te vois à mes côtés, je n'vois que deux hommes discuter
de la façon de s'entraider, d'juger les hommes pour c'qu'ils ont fait.
Pas pour leur couleur (eh ho!), ni leur descendance (eh ha!).
Pas pour ce qu'ils sont, mais pour ce qu'ils font pour nos enfants.
Pas pour leur couleur (eh ho!), ni leur descendance (eh ha!).
Mais pour ce qu'ils font pour un regard sur l'autre différent.
Je n'suis pas responsable de ma couleur de peau.
Toi et moi c'est pour l'unité que l'on se bat, qu'on doit lutter.
Je n'suis pas responsable de ma couleur de peau.
Du passé rien je n'oublierai, des regards sur l'autre portés.

[haut de page]

.créolie
Au Tampon n'avait in ti garçon, n'avait la misère dand' son grand' zié marron.
Mi connait pas ko ça k' l'arrive a li, son momon in jour a moin la dit :
"Ti connait ti male, bande-là dit a nous, nous lé tous pareil-même.
A c'tèr marmaille mi ça dit a ou, mon ti gâté ça z'enfant jété.
Mwin la trouve a li in jour dand' fait-noir, coté la case in ami malbar.
Mwin l'argarde a li, ce ti caf' café l'argarde a mwin 'vec son baba d' zié.
Mwin l'armasse a li, li la fait son joli, mwin la vu dand' son zié la créolie...
Mwin té gagne pas passe mon chemin, mon ti kèr y té donne le grain.
Mwin té gagne pas passe mon chemin, mon ti kèr la dit tiembo lo rein."
Largue la peau, largue la peau! La case gros-momon lé haut!...
Nenakidi largue mon l'ourlé! Mi roul' pou moin, mi chauffe-galet.
Tout' de moun lé point pareil-même, a nous lé point d' moun comm' çà même.
Et dand' mon veine, a ou mi dit, nena le sang de la créolie...
Largue la peau, largue la peau! La case gros-momon lé haut!...
Nenakidi largue mon l'ourlé! Mi roul' pou moin, mi chauffe-galet.
Tout' de moun lé point pareil-même, Nena bon peu l'a point fait carême.
Mais dand' mon veine, a ou mi dit, nena le sang de la créolie...
La dégrainée, ça mi connait.
Tout' réunionnais ça y connait!
Terre d'asile, elle est mon ile...
Ca l'ile Bourbon, la Réunion.
Nous té gagne pas embarre la mer, si in jour ou té saute la mer,
crie l'assassin ta créolie, fait in manière, defend' a li.
Kriké, kraké, nous ça braisé in zamal, in ti qualité.
Ti qualité si zot' y veut, tout à l'heure nous ça partager.
A la case, oté, pou toué n'auras toujours in cari bien roulé.
Kriké, kraké, m'a dis à toué, créole nena l'hospitalité.
Guett' ek lo zié, fini 'ek lo kèr. Mette pois d'si fé, pou ot zézère.
Amize pas trop, fait pas l'coulou. Détaque ot kèr, ma dit a ou.
Plante z'angounis sur ton paradis, protège a li, ça la créolie...
'Cause mi gagne pas dit a ou rien, requin-chagrin, ça nous lé point.
'Cause mi gagne pas dit a ou rien, ma dit a toué, tiembo lo rein.

J'ai connu au Tampon un petit garçon qui avait la misère dans les yeux.
Je ne savais pas ce qui lui était arrivé, sa mère un jour m'a expliqué :
"Tu sais mon garçon, on nous dit que nous sommes tous les mêmes,
alors laisse moi te raconter que mon enfant fût abandonné.
Je l'ai trouvé un soir, passant à côté de la maison d'un ami.
Je me suis penché au-dessus de lui, il m'a regardé avec de grands yeux.
Je l'ai ramassé, il a fait son joli coeur, j'ai vu dans ses yeux la créolie...
Je ne pouvais rester indifférente, mon coeur battait la chamade.
Je ne pouvais rester indifférente, j'ai laissé parler mon coeur."
Donne-toi, laisse toi aller, même si c'est pas gagné.
Certain te disent de les laisser tranquille, qu'ils préfèrent s'occuper de leurs affaires.
Nous ne sommes pas tous les mêmes, à nous d'être différents.
Et dans mes veines coule le sang de la créolie...
Je connais bien la misère,
tout réunionnais connais ça.
Mon île reste une terre d'asile,
c'est l'ile Bourbon, la Réunion.
Chacun verra toujours les choses à sa manière, mais si un jour tu pars de chez toi,
n'oublie pas d'assumer, de crier et de défendre tes différences, ton origine.
Ecoute moi, on partagera si tu le veux le "zamal" planté.
Et sache qu'à la maison, un couvert t'attendra toujours.
Tu le sais, nous accueillons avec un plaisir sincère.
Regarde avec tes yeux, et agis avec ton coeur.
Tâche de prendre soin de ta compagne.
Soit intègre, et ouvre ton coeur.
Plante un épouvantail sur ton paradis, protège le bien, c'est la créolie...
Je me sens obligé de te dire que nous sommes différents.
Je me sens obligé de te dire que nous nous devons de bouger pour ça!

[haut de page]

.des larmes
Pourquoi des larmes sur mes joues glissent si dans tes yeux l’sourire s’esquisse
Sous d’autres cieux, en d’autres lieux, de nouvelles âmes périssent
Ici, on prend l’apéro au Pastis, on joue au 421
Eh Cousin, tiens-toi bien, et mate la piste, j’sors qu'des 666
Si c’est grisé qu’il faut aimer, alors saoulons nous, et pas à moitié
Si dans tes yeux l’sourire s’esquisse, pourquoi des larmes sur mes joues glissent
Sous d’autres cieux, en d’autres lieux, de nouvelles âmes périssent
Ici, pas de sentiment factice, fils, car sur mes joues des larmes glissent
Ici, on vit par, et pour le business, c'est accroche toi fils, et serre les fesses,
Messidor de l’An 213, j’sais plus vraiment à qui j’m’adresse,
De faim là bas, de nouvelles âmes s’éclipsent, dans les bras d’leurs mères,
leurs pères, amers, multiplient les prières, frère
J’salue ici ceux et celles pour qui la frontière entre la misère personnelle
Et la misère du monde semble, difficile, à définir
Plus sûr de rien, j’fais pas l’malin, mais pour certains, j’crains qu’hors du bain,
Rester humain, cela demande un effort, surhumain
Alors pour s'aider, à différentes substances ont s'essai
Pour s’retrouver agenouillé devant la cuvette des WC d’un troquet
Ou on te sert le café avec une p’tite cuillère trouée
J’ai trop donné, trop donné, mais là, j’suis debout, et trop réveillé
Sache qu’ici le Posse est Militant, Amoureux, Révolté.
La vie est un cadeau douloureux qu’on ne choisit pas, c’est ainsi
Ici, j’regarde mes enfants grandir, et comme chacun, j’me bats pour eux,
et fais au mieux pour leur donner amour, soutien, tant qu’il se peut
Se peut-il alors que j’me sente coupable de ne pas être heureux ?
Misérable misère, eh Compère, j’pleure mes frères, c’est clair,
Qu’on comprenne que là bas, c’est des frères qu’on perd
De jeunes âmes au nom du père, du pire et du Saint Esprit, fils

J’dois être trop sensible car c’est des larmes qui me meurtrissent.

[haut de page]

.héritage
La première fois que je fus tué, c'était sur le mur des fédérés.
7 balles pour défendre ses idées, c'est cher payé.
De mes vies passées, j'ai hérité. J'ai donné mon sang d'ouvrier,
je l'ai vu couler dès la mille neuf cent dix septième année.
J'avais alors 21 ans, une femme et un enfant.
J'étais pourtant confiant en la tournure des évènements.
En octobre une balle a suffi à mettre un terme à ma vie.
"No se puede vivir sin amor" chantait ma mie avant ma mort.
Una vida sin amor, una vida con dolor, tu sufres por la vida.
Una vida con amor, una vida sin dolor, te quiero por la vida.
De mes vies passées, j'ai hérité. No se puede vivir sin amor.
Passer mes 7 vies à lutter, je l'ai cher payé.
Par amour, pour le corps à corps, je combats encore.
De Guernica y Luno, je ne t'en ferai pas un tableau.
J'avais le sang chaud frérot, dans la manche toujours mon couteau.
Bombardements violents, j'ai vu tomber des enfants...
Des femmes, des adolescents, beaucoup de sang, soudain du blanc...
Tsigane en 43 j'étais, j'ai pas vraiment eu le temps de lutter.
Comme beaucoup d'autres de mes frères, je fus vite revenu à la poussière.
Amers ont été les 9 ans passés à Queenstown dans les rues de mon quartier.
Fronde en main, on se battait. J'ai eu le crâne fracturé
par des matraques de policiers. Faut dire que j'étais de couleur foncée,
du genre je te mords si tu marches sur mes pieds.
Je voulais juste être respecté. Ils semblaient pas être d'accord.
Je sais toujours pas quel fût mon tort.
No se puede vivir sin amor, me suis-je rappelé après ma mort.
J'aurais dû naître à Alger, en 54 au mois de mai.
Seulement ma mère ne m'a pas gardé, parfois sordide destinée.
Elle était enceinte de sept mois, elle donna faim à un soldat
qui avait sur le bras le drapeau qui nous colonisa.
Ma mort, ils se sont permis de voler, l'amour que l'on devait me donner.
Je suis né 13 ans après, d'amour, je n'ai point hérité.
De savoir mes vies épuisées, en vérité, je suis rassuré.
No se puede vivir sin amor. Je connais mieux la mort que l'amour, alors...

[haut de page]

.jardinage
Au mois d'avril, je fais ce qu'il me semble utile, pour passer l'hiver tranquille.
Au mois de mai, je laisse pousser les graines semées, pour tout l'été patienter....

[haut de page]

.kizhiño
Le soir, à la maison pour endormir nos garçons,
souvent le choix nous avons entre histoire et chansons...
Ma mie d'ordinaire à leur volonté est soumise,
mais ce soir rien à faire, pour elle chanson n'est pas de mise.
Je sors alors mon auréole : "Laisse chérie, c'est moi qui m'y colle".
Mais les petits gars sont sans pitié.
Quand dans leur chambre je suis rentré,
Adieu j'ai dit à l'auréole, sinon c'est eux qui me la vole.
"Fais pas ton bénévole demain y a pas école!"
Oté ti mal, mi aime a ou! Calcul mwin lé fatigué, mi tien plu d'bout.
Oté ti mal, mi aime a ou! 'Coûte ça marmaille, li lé pou ou.
Mon répertoire j'ai proposé, ils m'ont très vite dit laisse tomber.
Une histoire ils voulaient, qu'allais-je donc bien leur raconter?
Pour les histoires, les contes, ma compagne est experte,
manquant d'inspiration, je prends le bouquin des fables à Jean.
Grenouille, boeuf, renard, pot au lait ou Perette ?
Ils me disent : "pas question nous on préfère Peter Pan."
Non, non, non, tenez voici des amies
de bonne compagnie, l'une est cigale, l'autre fourmi.
La cigale, ayant chanté... On connaît, on connaît!
Ok, j'abrège. Se trouvant donc dans la galère,
la Cigale alla trouver la fourmi, sa voisine et compère,
qui l'envoya balader, lui préconisant même d'aller danser.
C'est en dansant d'ailleurs qu'elle fut plus tard remarquée.
Tournée mondiale, gros show de télévision...
La Fourmi devenue fan, se posa soudain des questions,
car elle trimait pour tous les soirs la voir chanter.
Oté ti mal, mi aime a ou! Calcul ti chanson la, li lé pou ou.
Ôté té ti mal, mi aime a ou! 'Coûte ça marmaille...
Mwin n'en na deux ti mâle, un ti fille, deux ti mâle!
Marmaille lé pou lé quér, pou le reste mwin n'en na mon zamal...
Ti mâle, ti fille, li taquine mon rétine,
com' la tikizhinõ, colle moi le smile aux babines!
On se tue, on s'évertue à vous faire devenir grand,
sachant qu'on passe le reste de notre temps à regretter d'être enfant...
Mais qui de toi de moi détient le bon raisonnement?
Ni toi, ni moi, il est dans les yeux de nos enfants.
Oté ti mal, mi aime a ou! Calcul ti chanson la, li lé pou ou.
Ôté té ti mal, mi aime a ou! 'Coûte ça marmaille, li lé pou ou.
Ôté ti mal, mi aime a ou! Calcul ti chanson la, li lé pou ou.
Ôté té ti mal, mi aime a ou! Vien coté d'mwin mon doudou, m'embrasse a ou.

[haut de page]

.l'élan de l'âme
L’ élan de l’âme
émane de la gamme
que las des blâmes,
las des maux l'on entame.
Mais ai-je une âme ?
et que vois-tu de moi ?
Mais ai-je une âme
qui vaille des blâmes de toi ?

On n’voit de nous que c’qui dépasse du moule.
Un moule où tout roule, un moule où la foule
asséne ses vérités codifiées.
Assumer ses idées c’est s’exposer.
On n’voit alors qu'sur soi des doigts se pointer.
On est très vite jugé trop grave ou trop léger.
A soutenir son regard, les personnes nous blâment.
Pour tenir on s’réclame de ceux qui ont une âme.
On laisse aux autres le soin d’en juger,
on laisse aux autres le soin d’en causer.
On existe pour soi, mais on mate à côté
si l’regard de l’autre ne va pas nous blesser à jamais.

L’ élan de l’âme
émane de la gamme
que las des blâmes,
las des maux l'on entame.
Mais ai-je une âme ?
et que vois-tu de moi ?
Mais ai-je une âme
qui vaille des blâmes de toi ?

Même trame, même gamme, au quidam j’clame ma flamme.
Mes entrailles s’enflamment, j’m’exclame mais j’garde ma gamme.
Ici plane l’amalgame, de ton cœur de ton âme...
eh ! dis moi, lequel est en panne ?
Crois-tu qu’de toi j’veuille être différent ?
Ma déférence, elle est pour toi, pour les éléments.
Mais être soi, ici, à mon grand dam,
c’est craindre de toi des retours de flamme.
Je laisse ici le soin de juger,
si j’ai une âme, j’la laisse à lyncher.
Mais paniqué à l’idée de penser à panser mes plaies,
j’me chante une gamme, un truc bon gré mal gré.

L’ élan de l’âme
émane de la gamme
que las des blâmes,
las des maux l'on entame.
Mais ai-je une âme ?
et que vois-tu de moi ?
Mais ai-je une âme
qui vaille des blâmes de toi ?
Mais ai-je une âme, mais ai-je une âme ? Mais c’est,
mes états d’âme, mes hématomes, qu'j’essaie,
de vague en lame de camoufler, de maquiller. Mais c’est,
si c’est une âme, si j'ai une âme, mon état d’homme blessé.


[haut de page]

.respect
Dans bien des cas la façon, importe peu, pourvu qu'on atteigne le but fixé, avoué.
Et ta vérité tu sais, en fait, c'est avec le temps,
se modifiant constamment, qu'elle parfaira ton jugement.
Persévérance oblige évidemment.
Évidemment très tôt tu apprends à parler, à communiquer,
à te déplacer, à marcher, tomber, te relever.
Mais tombant à terre, autour de toi ta mère s'affaire. Pour ton père
c'est persévère, reste pas à terre fils, relève toi je te dis, persévère!
Personne te dit pour autant que tu marches mieux, ou moins bien que ton voisin,
qui lui n'a eu ni père, ni mère, mais un grand frère à ses cotés.
Une épaule fière sur laquelle s'appuyer.
Qui lui a pas dit grand chose, mais qui était là quand il le fallait.
Puis vint l'école de la vie, le cycle scolaire...
Très important le cycle scolaire pour ton père, ta mère, tes chers.
Ils te l'ont toujours dit, c'est ce qui te permettra de réussir ta vie.
Vis ta vie cousin te dit pourtant ton voisin.
Vingt ans au moins pour t'inculquer des valeurs plus ou moins périmées, ça fait long à donner.
Surtout que j'ai jamais su si mes vingt ans je les atteindrais. Alors tu sais,
mon instruction générale je l'ai fabriquée. Un peu à l'école, beaucoup dans la rue,
ce fut pas vraiment un choix. Mais bon vois-tu c'est comme ça.
Aujourd'hui vous habitez le même quartier,
plutôt sympa, surtout l'été quand tu n'as pas à travailler.
Tu bénis tes parents, tes amis qui t'ont permis de t'épanouir, de jouir de la vie.
Ton voisin lui aussi sourit, il vit sa vie sans souci avec pour seule philosophie :
faire ce qu'il aime, aimer ce qu'il fait.
En fait, c'est le respect, valeur mutuelle acquise qui vous réunit.
Vous permet d'échanger vos expériences, vos avis, vos amis.
J'en suis, et j'apprécie nos rencontres autour d'un thé.
Ce soir passez, pou z'otes ti mâle, mwin n'en a un bon ti qualité...

[haut de page]

.Superstar
Henri from Paris se sent l'âme d'un artiste...
Peu doué, peu d'amis, vingt et un ans et demi.
Nombril déshabillé, tatoué d'un soleil rouge délavé,
soleil qu'il avoue avoir lui-même dessiner.
Henri rêve de notoriété, d'être aimer, bref de passer à la télé, d'cesser les karaoké.
Doté d'un ego plus gros qu'mon frigo.
Toujours plus haut, toujours plus faut
cri son micro dans les enceintes de la sono.

Tout l'monde voudrait devenir superstar,
un héros, qui ferait briller les yeux des minots.
Pour ce que l'on fait, attirer les regards
T'es plus beau, t'es plus beau, t'es plus chaud...

Medhi de Paris se sent l'âme d'un héros...
Plus beau jour de sa vie, il a vingt et un ans aussi.
Femme plus maternité, égal aujourd'hui, joli bébé,
bébé qu'il avoue avoir toujours désiré.
Medhi rêve de le cajoler, d'le choyer, bref de lui donner à manger, amour et sérénité
Bébé d'trois kilos, Medhi ne dit mots.
Toujours plus beau, toujours plus beau
répondent illico presto la famille en écho.

Tout l'monde voudrait devenir superstar,
un héros, qui ferait briller les yeux des minots.
Pour ce que l'on fait, attirer les regards
T'as plus chaud, dès que t'es placé sous les projos
Tout l'monde voudrait devenir superstar,
un héros, qui ferait briller les yeux des minots.
Pour ce que l'on fait, attirer les regards
T'es plus beau, t'es plus beau, t'es plus chaud...

Henri est "as been" avant d'avoir été "in"
Trois ans écoulés, en b-boys toujours déguisé
Regards indifférents, il garde pourtant un sourire confiant
vie d'artiste difficile quand on a pas d'talent
Medhi rêve de papa poule, il roucoule, fier du gâteau à la semoule que pour sa fille il démoule
Toujours plus jolie, la fille ébahie:
Toujours plus fort, toujours plus beau,
mon papa à moi est un vrai super héros

Tout l'monde voudrait devenir superstar,
un héros, qui ferait briller les yeux des minots.
Pour ce que l'on fait, attirer les regards
T'as plus chaud, dès que t'es placé sous les projos
Everybody want to be a superstar,
un héros, qui ferait briller les yeux des minots.
Pour ce que l'on fait, attirer les regards
T'es plus beau, t'es plus beau, t'es plus chaud...


[haut de page]

.viens
Le soir à la maison après avoir endormi nos garçons,
c'est ma compagne qui à son tour demande mon attention.
Il est vrai que toute la journée mille plaisirs, je lui ai promis,
promis que le soir venu d'elle je m'occuperai pour la nuit.
Mise en appétit ma mie a dans les yeux le désir et l'envie. Elle me dit :
"viens, viens dans mes bras, envoûte- moi, comme si c'était la première fois,
comme si c'était la dernière fois..."
Ma foi volontiers, mais là je suis las, exténué, éreinté
par la journée passée, épuisé, je me serais bien vu allongé.
À reposer mes reins fatigués, bien calés,
bamboulin allumé. Mais je l'entends me susurrer :
Viens dans mes bras, toi et moi, on en est plus à nos premiers ébats.
Viens dans mes bras, tu verras, sûr de toi, contre moi tu t'oublieras.
Bon, résumons, il me faut passer à l'action.
J'ai bien essayé de me camoufler, de m'échapper.
Mais impossible d'argumenter, là dans les draps allongés.
Ma dernière proposition fût de compter les moutons.
Pas question, quitte à compter, comptons les positions.
Pris au jeu de l'amour j'ai pas pu faire opposition.
Car comme manger, l'amour peut se faire sans en avoir eu l'envie.
Envie et faim de toi, j'ai. J'ai l'intention de te dévorer pas à moitié, ma moitié.
Car maintenant me voici, me voici affamé...
Tant mieux renchérie t-elle, car tu m'avais promis,
promis ton corps, et du plaisir pour la nuit.
Nos corps complices dans la glisse n'ont pas su laisser les draps lisses.
Après plusieurs esquisses de la matrice du vice,
je me suis dis que je trouverai mon salut dans ses cris,
qui je l'espère réveilleront les petits.
N'en pouvant plus, je me suis affairé pour qu'il puisse en être ainsi.
La chance me sourit car un peu plus tard dans la nuit,
le dernier des kizhiño arrive dérangé par les bruits...
Pleurant à grosses larmes, il voudrait son bibi.
Tant pis dis-je à ma compagne, prenons le dans notre lit.
De son air angélique, elle me sourit, me dit : "crois- moi,
ne crois pas t'en tirer comme ça..."
J'ai fait celui qui n'entendait pas, et au tout petit j'ai dit :
Viens dans mes bras, rassure toi,
c'est papa qui dans ses bras te consolera.
Viens dans mes bras, endors toi,
ta maman et moi pour toi toujours on sera là....
J'ai chanté oté ti mal, mi aime a ou!
Viens coté d'moin mon doudou, m'embrasse à ou.
Ça n'a pas fait un pli, le petit c'est rendormi.
Et je croyais que ma mie, ma compagne le serait aussi.
Je me voyais enfin me reposer de la journée passée,
bien calé sur l'oreiller, repos bien mérité.
Mais la caresse à l'appui ma mie me revient et me dit :
"Tu m'avais promis la lune, rapproche-toi ce n'est pas fini."
C'est vrai, mais même à moitié pleine, la lune n'en est pas moins jolie.
Jouis de ce que je t'ai donné, à toi je me suis déjà soumis.
Elle a insisté, je sais comment te réconforter.
Une fois de plus sur l'oreiller, je l'ai entendu murmurer...

[haut de page]

.11 septembre
source Protesta [www.multimania.com/protesta]

11 septembre 2001. Aujourd'hui aussi 35.615 enfants sont morts de faim.
Victimes : 35.615 enfants. Lieux : les pays pauvres de la planète.
Éditions spéciales : zéro! Articles de presse : zéro!
Messages du président de la république : zéro!
Convocation d'unité de crise : zéro!
Manifestations de solidarité : zéro! Minutes de silence : zéro!
Commémorations des victimes : zéro!
Social forum organisés : zéro! Messages du pape : zéro!
Les bourses : pas mal. L'Euro : en reprise.
Niveau d'alerte : zéro! Mobilisation de l'armée : aucune.
Hypothèse sur l'identité des criminels : ....

[haut de page]

 

nada@wanadoo.fr - Roots Core UndaProd